Pour un photographe animalier, immortaliser la fraction de seconde qui illustre le comportement d’une espèce demeure le défi ultime. Pour y parvenir, vous devez maîtriser la technique, mais aussi bien connaître votre sujet.
Maîtriser la technique
Lorsque l’action se déroule devant nous, nous devons absolument avoir les bons réflexes afin de capter la scène. Selon moi, il est essentiel de toujours savoir quels sont les paramètres d’exposition de votre boîtier.
Les modes d’expositions
En règle générale, lorsque nous prévoyons faire des photos d’action, la majorité des photographes sélectionnera le mode d’exposition « priorité à la vitesse ».

La sélection du ou des collimateurs est aussi primordiale pour obtenir des images nettes. Pour cette photo de Balbuzard pêcheur, j’ai sélectionné le collimateur central, ainsi que les huit qui lui sont périphériques. Ce total de neuf collimateurs facilite la mise au point en autofocus continu, puisque ceux-ci occupent plus d’espace dans le viseur.
Le collimateur central doit toutefois être positionné sur la tête de l’oiseau. Il est aussi très important de bien suivre l’oiseau afin de le conserver dans le cadrage.
Puisque l’oiseau se déplace et que l’arrière-plan change, si j’avais employé un mode semi-automatique tel que priorité à l’ouverture ou à la vitesse, l’exposition aurait pu varier d’une photo à l’autre.
500mm f/4 II + 1,4x III; 1/2000 sec, f/5,6, ISO 320, main levée
Priorité à la vitesse
En sélectionnant ce mode, je choisi la vitesse et la valeur ISO et le boîtier déterminera l’ouverture afin d’équilibrer l’exposition. Par contre, le posemètre sélectionnera l’ouverture appropriée afin d’obtenir du gris moyen qui réfléchit 18 % de la lumière. Il est fort possible que vous deviez appliquer une correction d’exposition afin que les blancs soient blancs ou que les noirs soient bien noirs.
Si un nuage obscurcit le ciel et que les rayons du soleil deviennent moins puissants, la vitesse que vous avez sélectionnée pourrait être trop rapide et vos photos sous-exposées.
Si vous entrez dans un sous-bois et que vous n’avez pas augmenté la valeur ISO pour combler la diminution de lumière, il est aussi fort possible que vos photos soient sous-exposées.

J’ai aussi employé le collimateur central et les huit périphériques pour immortaliser cette Foulque d’Amérique courant sur l’eau.
La mémoire tampon de ma caméra permet d’enregistrer plus d’une centaine de photos, ce que j’ai apprécié pour figer cette course effrénée.
500mm f/4 II + 1,4x III; 1/2000 sec, f/5,6, ISO 320, main levée.
Priorité à l’ouverture
En sélectionnant ce mode, je sélectionne l’ouverture et la valeur ISO et le boîtier déterminera la vitesse afin d’équilibrer l’exposition. Par contre, le posemètre sélectionnera la vitesse afin d’obtenir du gris moyen qui réfléchit 18 % de la lumière. Vous aurez probablement aussi à appliquer une correction d’exposition.
Si un nuage obscurcit le ciel, l’ouverture que vous avez sélectionnée pourrait être trop fermée et la vitesse sélectionnée pourrait être trop lente, ce qui pourrait induire un flou de bougé. La même situation se présentera si vous entrez dans un sous-bois.
La valeur ISO automatique
Il serait possible de sélectionner la valeur ISO automatique, mais celle-ci risquerait de modifier les corrections d’exposition que vous tentez d’appliquer afin que les blancs soient bien exposés. Je n’utilise jamais cette possibilité afin d’avoir le plein contrôle de l’exposition.
Mode manuel d’exposition
Pour ma part, je préfère toujours employer le mode d’exposition manuel. Celui-ci me permet de contrôler les trois paramètres : valeur ISO, vitesse et ouverture afin d’avoir la bonne quantité de lumière sur le capteur.
La vitesse de mise au point du boîtier
Si vous pratiquez la photo animalière ou sportive, les techniques sont similaires pour ces deux genres photographiques. La vitesse de mise au point de votre boîtier sera alors un point important. Le système d’autofocus des boîtiers d’entrée de gamme est plus lent que celui des boîtiers pros.
Le mode de mise au point
Selon le type de boîtier utilisé (entrée de gamme, semi-pro et pro), vous pourrez avoir accès à différents ajustements. Je vous recommande le mode de mise au point continu pour des sujets en mouvement.

J’ai réussi à capter l’envol de cette Sarcelle cannelle en remarquant son comportement. Avant le décollage, elle a commencé à s’agiter. Elle semblait pivoter sur elle-même pour vérifier la provenance du vent. Je la suivais en autofocus continu et j’ai déclenché au moment où elle a pris son envol,. Il est important d’observer le comportement de nos sujets et de tenter de l’interpréter.
600mm f/4 + 1,4x II; 1/2000 sec, f/5,6, ISO 320, trépied.
Mise au point traditionnelle ou avec le pouce (AF-ON)
Il est aussi possible de programmer la façon d’effectuer la mise au point. Vous pouvez, tout comme moi, effectuer la mise au point par une légère pression sur le bouton de déclenchement. Vous pouvez aussi programmer l’utilisation d’un bouton à l’arrière droit du boîtier et effectuer la mise au point en appuyant sur celui-ci avec le pouce et déclencher avec le bouton traditionnel.
Cette technique d’autofocus continu facilite le recadrage et permet d’être toujours paré à déclencher le boîtier pour une photo d’action. J’ai déjà employé cette technique, mais elle devient plus difficile d’emploi à main levée en cadrage vertical avec un 500mm f4.

J’étais dans un marais de la Floride en mars 2017 lorsque j’ai aperçu un oiseau qui se dirigeait dans ma direction. Le vol me semblait ardu et lorsque j’ai pointé mon objectif dans sa direction, j’ai remarqué un Grand Héron avec un poisson dans le bec.
Puisque je le suivais en mode autofocus, j’ai capté la fraction de seconde où il échappe sa proie trop lourde. Être à la bonne place au bon moment est aussi gage de succès mais, pour ce faire, nous devons être sur le terrain et non derrière notre ordinateur.
500mm f/4 II + 1,4x III; 1/2000 sec, f/5,6, ISO 320, main levée.
La rafale
Pour saisir l’action, je vous recommande de sélectionner le mode rafale le plus rapide de votre boîtier. Ce dernier varie selon la catégorie de votre appareil. Les appareils d’entrée de gamme auront une rafale plus lente que les boîtiers pros de dernière génération.
La mémoire tampon (Buffer)
Lorsque vous déclenchez votre appareil, la photo est enregistrée dans la mémoire tampon du boîtier et, par la suite, elle est inscrite sur la carte mémoire. Cette zone peut contenir une certaine quantité d’images qui varie selon le type de boîtier. Les boîtiers de dernière génération ont une mémoire tampon plus volumineuse.
La vitesse d’inscription de la carte influencera aussi la vitesse à laquelle les photos seront transférées de votre boîtier vers votre carte mémoire. Si l’espace tampon est plein, votre boîtier ne déclenchera plus et une photo devra être inscrite sur la carte avant de pouvoir en ajouter une autre sur le boîtier.

Immortaliser un comportement d’alimentation demeure un défi intéressant. Après avoir réussi quelques photos de cette Aigrette bleue attrapant de petits poissons, j’ai tenté de créer une image plus artistique.
Plutôt que d’attendre qu’elle capture une proie, j’ai tenté de figer l’éclat d’eau créé par son bec. Cette image est plus intéressante que celle réalisée avec une proie.
600mm f/4 + 1,4x II; 1/2000 sec, f/5,6, ISO 320, sac de fenêtre, Ground Pod
Le bouton de limitation de mise au point
Certains objectifs possèdent un bouton limitant le débattement de la mise au point. Pour augmenter la vitesse de mise au point, je vous recommande de bien positionner ce bouton. Si votre sujet devrait être à plus de 10 m, sélectionner cette position. Lorsque je photographie depuis une cache et que les sujets sont relativement rapprochés, je sélectionne la distance entre 3,5m et 10m. Pour des sujets éloignés, je sélectionne 10m à l’infini.
Bonne photo !
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