Du 10 au 15 mai dernier, j’ai animé un atelier de photographie d’oiseaux en Ontario. Nous avons couvert le Parc national de Pointe Pelée, ainsi que plusieurs autres parcs du sud de la province. Deux personnes ont participé à ce voyage atelier.
La migration printanière est toujours imprévisible et est directement reliée à la météo. Nous avons passé les trois premières journées à Pointe Pelée sous une température magnifique et nous y avons photographié de nombreuses espèces de passereaux. Lors de la première journée, nous y avons photographié trois Petits-ducs maculés et plusieurs Parulines orangées.

Petit-duc maculé, Ontario, mai 2025
100-500mm f/4,5-7,1 @ 500mm; 1/1250, f/7,1, ISO 2500
Main levée
Photo : Daniel Dupont
Lors de notre première journée à Pointe Pelée, nous avons photographié trois Petits-ducs maculés, dont celui-ci de forme rousse. C’était la première fois que j’observais cette forme rousse ; de plus il était complètement dégagé.
Lors des premières années de visite à Pointe Pelée, j’animais des ateliers de 5 jours sur place. Depuis une dizaine d’années, je combine une formation de deux jours et demi dans le parc et deux jours et demi à des sites alternatifs.
Cette année, j’ai décidé d’ajouter une journée pour une formation de 6 jours et de demeurer les trois premières journées complètes à Pointe Pelée et par la suite visiter des sites alternatifs.
Cela permet de couvrir le parc, mais d’avoir aussi suffisamment de temps pour les autres sites tout aussi prometteurs.

Paruline orangée mâle, Ontario, mai 2025
100-500mm f/4,5-7,1 @ 500mm; 1/1250, f/7,1, ISO 2500
Main levée
Photo : Daniel Dupont
Je visite le Parc national de la Pointe Pelée depuis près de 20 ans et j’y ai fréquemment photographié la Paruline orangée. Il y a généralement un représentant de l’espèce. Cette année, je crois y avoir photographié 4 mâles et deux femelles, ce qui est de bon augure pour l’espèce.
Nous avons eu des occasions de les photographier de très proche comme cette photo qui n’est pas recadrée.
Les participants ont réalisé des apprentissages importants au niveau de la gestion de la lumière et du repérage des oiseaux. Nous avons travaillé en mode d’exposition manuel et j’ai fait régulièrement des exercices afin de les aider à ajuster leur exposition tout en expliquant la raison de la sélection d’une vitesse précise selon la situation et l’intensité de la lumière.

Paruline à gorge orangée, Ontario, mai 2025
600mm f/4 RF + 1,4x; 1/1250, f/7,1, ISO 2000
Main levée
Photo : Daniel Dupont
La deuxième journée d’atelier à Pointe Pelée a été phénoménale. Plusieurs espèces de parulines se nourrissaient relativement bas, ce qui nous permettait de bien les photographier.
Afin de bien contrôler le mode manuel, il est important de bien comprendre les subtilités de la sélection des trois paramètres : ouverture, vitesse et valeur ISO. La sélection de ces valeurs change en fonction de la situation de prise de vues.
Il est aussi important de bien programmer les différents boutons d’ajustement de sa caméra afin d’être le plus réactif possible.
À certains moments, je débuterai en sélectionnant l’ouverture et dans d’autres situations, je débuterai en sélectionnant la vitesse ou la valeur ISO.

Hirondelle bicolore femelle arrivant au nid, Ontario, mai 2025
100-500mm f/4,5-7,1 @ 500mm; 1/2000, f/7,1, ISO 2500
Main levée
Photo : Daniel Dupont
Afin d’être le plus performant possible sur le terrain, il est important d’être observateur. Lorsque j’ai découvert cette cavité de nidification fraîchement excavée, j’ai expliqué aux participants que nous devrions attendre quelques instants pour déterminer de quelle espèce il s’agissait.
Au moment où j’expliquais qu’il est fréquent qu’une espèce excave et qu’une autre espèce prenne possession de la cavité, une Hirondelle bicolore est entrée dans la cavité.
Nous nous sommes donc positionnés pour photographier l’arrivée et les départs des oiseaux qui transportaient des matériaux pour le nid.
Lors des ateliers que j’animerai dans le boisé près de chez moi, je pourrai expliquer aux participants comment trouver les cavités et comment réussir à photographier les oiseaux y arrivant sans nuire à la nidification.
Lors des journées de formation, nous avons donc porté une attention soutenue à l’ajustement de l’exposition en fonction de la scène que nous photographions et la position des courbes de l’histogramme en fonction des couleurs des plumages.

Troglodyte familier, Ontario, mai 2025
600mm f/4 RF + 1,4x; 1/2000, f/6,3, ISO 1000
Main levée
Photo : Daniel Dupont
Je visite le Parc national de la Pointe Pelée depuis plus de 20 ans et j’y ai souvent observé le Troglodyte familier. Nous avons découvert cette cavité de nidification alors qu’un oiseau y transportait des matériaux afin de compléter le décor.
Le mâle de cette espèce est reconnu pour aménager deux à trois cavités de nidification et par la suite la femelle choisira celle qui lui convient.
Nous avons arpenté plusieurs sentiers, surtout ceux qui m’ont semblé les plus productifs. Lors des trois journées passées à Pointe Pelée, nous avons marché entre 8 et 10 km par jour. Nous avons visité différents habitats afin de photographier une plus grande diversité d’espèces.
Les participants en étaient à leur deuxième visite de ce parc et furent impressionnés par la beauté des sentiers et la présence des oiseaux.

Goélands à bec cerclé, Ontario, mai 2024
100-500mm f/4,5-7,1 @ 400mm; 1/2500, f/8, ISO 400
Main levée
Photo : Daniel Dupont
Nous avons aussi visité une colonie de nidification de Goélands à bec cerclé où nous pouvions être très près des nids sans importuner les oiseaux. Cette année, nous avons même eu droit à des célébrations printanières !
Après les trois premières journées consacrées au Parc national de Pointe Pelée, nous avons repris la route en direction du Québec. Nous avons effectué de multiples arrêts, dont à un site pour photographier une colonie de Goélands à bec cerclé et une colonie de Cormorans à aigrettes. Nous avons aussi fait des arrêts pour photographier des Cygnes tuberculés, des Cygnes trompette ainsi que des Grèbes jougris.
Nous avons couvert un territoire relativement étendu. Lors de la formation, nous avons visité un site national, des sites provinciaux, des parcs urbains et des sites privés.

Grèbes jougris, Ontario, mai 2025
600mm f/4 RF + 1,4x; 1/2500, f/5,6, ISO 640
Main levée
Photo : Daniel Dupont
Nous avons visité un site où nichent quelques couples de Grèbes jougris et nous y avons observé six grèbes. Lorsque les couples sont formés, ils exécutent une parade nuptiale où les deux oiseaux se font face et lancent un cri puissant.
C’est un avantage important de participer à ce genre de formation avec un photographe professionnel connaissant bien plusieurs des parcs de l’Ontario et qui est en mesure de repérer les oiseaux à leurs chants. Les participants ont ainsi amélioré leur capacité à identifier les espèces de passereaux que nous observions en migration.
J’ai aussi continuellement expliqué le comportement des oiseaux que nous photographions. Selon moi, il est essentiel de bien comprendre leurs comportements pour être en mesure de les illustrer.

Pic à ventre roux, Ontario, mai 2025
600mm f/4 RF + 1,4x; 1/2500, f/5,6, ISO 640
Main levée
Photo : Daniel Dupont
À l’un des sites privés que nous avons visités, nous avons été accueillis par un cri particulier que j’ai immédiatement identifié comme étant le chant du Pic à ventre roux. Après quelques recherches, nous l’avons trouvé et réussi à le photographier.
C’est un autre avantage de participer à une formation avec un professionnel qui est en mesure d’identifier les espèces au chant et de reconnaître rapidement leur présence sur le territoire.
J’ai aussi souvent expliqué dans quel habitat nous pourrions retrouver ces espèces, ainsi que les signes qui démontrent leur présence sur le territoire. Nous avons repéré plusieurs cavités de nidification et j’identifiais l’espèce possible selon la dimension de l’entrée.
Nous avons repéré quelques cavités de nidification de Martin-pêcheur et j’ai indiqué comment savoir si celles-ci étaient actives. L’ensemble de ces informations sont importantes afin de réaliser des photos plus spectaculaires et aussi de bien gérer son temps et ne pas attendre inutilement et surtout de ne pas nuire à la nidification des oiseaux.

Cormoran à aigrettes, Ontario, mai 2025
600mm f/4 RF + 1,4x; 1/1600, f/5,6, ISO 2000
Main levée
Photo : Daniel Dupont
Nous avons visité une colonie de nidification de Cormorans à aigrettes et une de Goélands à bec cerclé. Chaque année, c’est le site le plus apprécié des participants en raison de la proximité des oiseaux et de leur nombre.
Selon les situations de prise de vues et surtout lorsque l’oiseau collaborait et demeurait sur place, je vérifiais le rendu artistique ainsi que l’exposition des photos prises par les participants. Cela leur permet de réaliser immédiatement un nouveau cadrage plutôt que de se faire évaluer une photo en soirée alors qu’il sera impossible de la reprendre.
Comme à tous les ateliers que j’anime, j’ai insisté sur l’importance de bien ajuster l’exposition. En s’assurant de bien sélectionner la combinaison : ouverture, vitesse et ISO dès la prise de vue, les résultats sont supérieurs. Il est alors possible de sélectionner une valeur ISO relativement élevée sans avoir trop de bruit sur l’image.

Cygne trompette, Ontario, mai 2025
100-500mm f/4,5-7,1 @ 238mm; 1/2500, f/7,1, ISO 800
Main levée
Photo : Daniel Dupont
Nous avons visité un parc où il est possible de voir et photographier deux espèces de cygnes, le Cygne tuberculé et le Cygne trompette.
La deuxième espèce est beaucoup plus rare et a profité d’un programme de réintroduction puisque l’espèce était complètement disparue de l’Ontario. Depuis une vingtaine d’années, les Cygnes trompettes ont été réintroduits et l’espèce se porte de mieux en mieux. Il y aurait maintenant environ 2000 Cygnes trompette en Ontario
Selon les sites que nous visitons, il est possible d’y photographier les deux espèces et pour certains individus, de très proche comme pour cette photo non recadrée.
Le fait de visiter plusieurs autres sites plutôt que demeurer au Parc national de Pointe Pelée nous permet de diversifier les espèces et d’obtenir des images différentes.
J’animerai à nouveau ce voyage atelier en 2026 avec un groupe de 4 à 6 participants. Si vous êtes intéressé par cette formation, je vous invite à communiquer avec moi.
Plusieurs milliers de personnes ont suivi la semaine d’atelier sur ma page Facebook. J’y ai publié une photo chaque jour.
J’ai aussi publié sur ma page Facebook d’autres photos et je vous invite à aller les visionner : http://on.fb.me/YRG525

Gilles Charron, Michel O’Dowd, ainsi que moi-même.
Voici des commentaires et des photos prises par les participants à l’atelier :

Piranga écarlate mâle, Ontario, mai 2025
100-500mm f/4,5-7,1 @ 500mm; 1/2000, f/7,1, ISO 2500
Main levée
Photo : Gilles Charron
Merci pour cette excellente semaine à Pointe-Pelée,
Grâce à tes judicieux conseils et tes recommandations j’ai pu améliorer de beaucoup le résultat de mes photos.
Je ne peux qu’encourager tous les personnes à t’accompagner lors de tes différents ateliers.
Encore une fois, merci pour ton support habituel.
Gilles Charron

Paruline flamboyante mâle, Ontario, mai 2025
100-500mm f/4,5-7,1 @ 500mm; 1/2000, f/7,1, ISO 4000
Main levée
Photo : Michel O’Dowd
Super voyage-atelier à Pointe Pelée et c’est avec toi, Daniel, que j’ai vraiment fait mes meilleures photos grâce à tes connaissances des habitudes, des comportements et de ton sens d’anticipation des mouvements des différentes espèces d’oiseaux ainsi que des milieux visités.
Durant ce voyage-atelier, j’ai appris à mieux maîtriser mon appareil grâce à tes conseils généreux et personnalisés et à pratiquer de nouvelles techniques sous ta supervision.
Merci pour ta générosité ainsi que pour le beau séjour et je souhaite participer à d’autres ateliers et formations afin de continuer à m’améliorer tout en ayant beaucoup de plaisirs.
Michel O’Dowd
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