Du 11 au 15 mai dernier, j’ai animé un atelier de photographie d’oiseaux en Ontario. Nous avons couvert le Parc national de Pointe Pelée, ainsi que plusieurs autres parcs du sud de la province. Six personnes devaient participer à ce voyage atelier, mais en raison de soucis de santé, seulement deux ont pu profiter de la formation.
Après les trois premières journées consacrées au Parc national de Pointe Pelée, nous avons repris la route en direction du Québec. Nous avons effectué de multiples arrêts, dont à un site pour photographier des Cygnes tuberculés ainsi que des Cygnes trompettes.

Paruline à flancs marron mâle, Ontario, mai 2022
100-500mm f/4,5-7,1 @ 500mm; 1/1000, f/7,1, ISO 1000
Main levée
Photo : Daniel Dupont
Lors de notre première visite à la pointe, nous avons eu le bonheur de photographier quelques espèces de parulines qui se déplaçaient dans les arbustes en bordure de l’eau.
Nous y avons entre autres photographié cette Paruline à flancs marron mâle.
La migration printanière est toujours imprévisible et est directement reliée à la météo. Cette année, lors de notre présence, le mercure était beaucoup plus élevé que la moyenne.
Les participants ont réalisé l’importance de l’emploi du mode d’exposition manuel. J’ai fait régulièrement des exercices d’apprentissage afin de les aider à
ajuster leur exposition tout en expliquant la raison de la sélection d’une vitesse précise selon la situation et l’intensité de la lumière.
Afin de bien contrôler le mode manuel, il est important de bien comprendre les subtilités de la sélection des trois paramètres : ouverture, vitesse et valeur ISO. La sélection de ces valeurs change en fonction de la situation de prise de vue.
À certains moments, je débuterai en sélectionnant l’ouverture et dans d’autres situations je débuterai en sélectionnant la vitesse ou la valeur ISO.

Paruline à couronne rousse, Ontario, mai 2022
100-500mm f/4,5-7,1 @ 472mm; 1/1000, f/7,1, ISO 1600
Main levée
Photo : Daniel Dupont
Nous avons eu l’opportunité de photographier quelques espèces de Parulines : jaune, bleue, flamboyante, masquée, à tête cendrée, à collier, orangée et celle-ci, la Paruline à couronne rousse.
Nous avons donc porté une attention soutenue concernant l’ajustement de l’exposition en fonction de la scène que nous photographions et le positionnement des courbes de l’histogramme en fonction des couleurs des plumages.
Lors de cette formation, nous avons pratiqué occasionnellement l’utilisation du flash comme lumière d’appoint. Nous avons aussi travaillé l’ajustement de la puissance du flash en fonction de l’espèce photographiée et de la distance entre le photographe et le sujet. Je préfère la subtilité de rendu de cette technique, plutôt que d’employer le flash comme lumière principale, ce qui crée des ombres trop marquées.

Paruline orangée, Ontario, mai 2022
100-500mm f/4,5-7,1 @ 451mm; 1/1250, f/7,1, ISO 2500
Main levée
Photo : Daniel Dupont
Je visite le Parc national de la Pointe Pelée depuis près de 20 ans et j’y ai fréquemment photographié la Paruline orangée. Il y a généralement un représentant de l’espèce. Cette année différait par la présence de plusieurs individus, ce qui augmentait nos chances de photographier cette espèce furtive. Nous avons eu quelques occasions de la photographier de proche, à notre grand bonheur.
Nous avons arpenté plusieurs sentiers, surtout ceux qui m’ont semblé les plus productifs. Durant cette période, j’ai réalisé 3 210 photos et j’ai photographié 59 espèces. J’aurais facilement été en mesure de photographier une vingtaine d’autres espèces, mais j’avais déjà de meilleures photos et ces oiseaux étaient trop éloignés pour répondre à mes critères de qualité.
Lors des trois journées passées à Pointe Pelée, nous avons marché entre 10 km et 12 km par jour. Nous avons visité différents habitats afin de photographier une plus grande diversité d’espèces.

Grive des bois, Ontario, mai 2022
100-500mm f/4,5-7,1 @ 500mm; 1/1250, f/7,1, ISO 1250
Flash et Better Beamer
Main levée
Photo : Daniel Dupont
Nous avons croisé cette Grive des bois au détour d’un sentier et elle n’était vraiment pas farouche. Cette espèce est passablement difficile à photographier au Québec puisqu’elle demeure généralement à distance des observateurs.
Les participants en étaient tous à une première visite de ce parc et furent tous impressionnés par la beauté des sentiers et la présence des oiseaux.
Nous avons couvert un territoire relativement étendu. C’est un avantage important de participer à ce genre de formation avec un photographe professionnel connaissant bien plusieurs des parcs de l’Ontario.

Grive à dos olive, Ontario, mai 2022
100-500mm f/4,5-7,1 @ 500mm; 1/1000, f/7,1, ISO 800
Flash et Better Beamer
Main levée
Photo : Daniel Dupont
Nous avons aussi eu l’occasion de photographier un couple de Grives à dos olive qui collaborait et chassait devant nous. Elles passaient d’un perchoir à l’autre en patrouillant leur territoire.
Lors de la formation, nous avons visité un site national, des sites provinciaux, des parcs urbains et des sites privés. Les participants ont aussi amélioré leur capacité à identifier les espèces de passereaux que nous observions en migration.
J’ai aussi continuellement expliqué le comportement des oiseaux que nous photographions. Selon moi, il est essentiel de bien comprendre leurs comportements pour être en mesure de les illustrer.
J’ai aussi souvent expliqué dans quel habitat nous pourrions retrouver ces espèces, ainsi que les signes qui démontrent leur présence sur le territoire. Nous avons repéré plusieurs cavités de nidification et j’identifiais l’espèce possible selon la dimension de l’entrée.
Nous avons repéré quelques cavités de nidification de Martin-pêcheur et j’ai indiqué comment savoir si celles-ci étaient actives. L’ensemble de ces informations sont importantes afin de réaliser des photos plus spectaculaires et aussi de bien gérer son temps et ne pas attendre inutilement et surtout de ne pas nuire à la nidification des oiseaux.

Troglodyte de Caroline, Ontario, mai 2022
100-500mm f/4,5-7,1 @ 500mm; 1/800, f/7,1, ISO 1000
Flash et Better Beamer
Main levée
Photo : Daniel Dupont
En marchant dans un sentier de l’un des parcs que nous avons visités, j’ai entendu un chant puissant et reconnu celui du Troglodyte de Caroline.
Nous avons observé une scène d’accouplement de quelques secondes et par la suite le mâle est demeuré perché à nous observer.
Selon les situations de prise de vues et surtout lorsque l’oiseau collaborait et demeurait sur place, je vérifiais le rendu artistique ainsi que l’exposition des photos prises par les participants. Cela leur permet de réaliser immédiatement un nouveau cadrage plutôt que de se faire évaluer une photo en soirée alors qu’il sera impossible de reprendre la photo.

Grèbes jougris, Ontario, mai 2019
600mm f/4 RF + 1,4x; 1/1600, f/8, ISO 640
Flash et Better Beamer
Trépied
Photo : Daniel Dupont
Nous avons visité un site où nichent deux couples de Grèbes jougris. Les gestionnaires du site disposent un pneu qui est attaché au fond de l’eau pour que les grèbes s’en servent comme plateforme de nidification. Généralement, à cette période de la saison, le pneu est pratiquement recouvert au complet par des herbes déposées par le couple.
Sur place, nous avons assisté à leur pariade, lorsque la femelle étire le cou au niveau de l’eau. J’avais prévenu les participants qu’il pourrait y avoir de l’action.
Lorsque la femelle est montée sur le pneu et que le mâle s’est approché, nous étions prêts à saisir l’action.
Comme à tous les ateliers et voyages ateliers que j’anime, j’ai insisté sur l’importance de bien ajuster l’exposition. En s’assurant de bien sélectionner la combinaison : ouverture, vitesse et ISO dès la prise de vue, les résultats sont supérieurs. Il est alors possible de sélectionner une valeur ISO relativement élevée sans avoir trop de bruit sur l’image.

Cygne tuberculé au nid, Ontario, mai 2022
100-500mm f/4,5-7,1 @ 223mm; 1/800, f/7,1, ISO 320
Flash et Better Beamer
Main levée
Photo : Daniel Dupont
Nous avons eu le bonheur de photographier ce Cygne tuberculé sur son nid qui est en bordure d’un sentier. Une femelle de cette espèce niche à ce même endroit chaque année depuis une dizaine d’années.
La femelle sur le nid est habituée à la présence humaine et n’était pas dérangée par notre présence.
La femelle a ouvert le bec, mais aucun son ne sortait. Je ne suis pas certain si cela réfère au nom anglais de l’espèce : Mute Swan.
Le fait de visiter plusieurs autres sites plutôt que demeurer à la Pointe Pelée nous permet de diversifier les espèces et d’obtenir des images différentes. Nous avons aussi visité une colonie de nidification de Cormorans à aigrettes et de Goélands à bec cerclé.
Il est fort probable que j’anime à nouveau ce voyage atelier en 2023. Si vous êtes intéressé, je vous invite à communiquer avec moi.
Quelques milliers de personnes ont suivi la semaine d’atelier sur ma page Facebook. J’y ai publié une photo chaque jour.
J’ai aussi publié sur ma page Facebook d’autres photos et je vous invite à aller les visionner : http://on.fb.me/YRG525

Gilles Charron, Sylvie Jubinville et moi-même.
Voici des commentaires et des photos prises par les participants à l’atelier : Les oiseaux de Pointe Pelée et du sud de l’Ontario.

Tyran huppé, Ontario, mai 2022
200-600mm f/4,5-6,3 @ 600mm; 1/1600, f/6,3, ISO 1250
Flash et Better Beamer
Main levée
Photo : Sylvie Jubinville
Cet atelier à Pointe Pelée a été ma première expérience avec Daniel. Je n’ai jamais vu autant d’oiseaux dans un même lieu. J’ai été surprise et très impressionnée par la qualité de l’enseignement reçu et des opportunités de voir tant de sites, dits sites à Daniel.
J’ai appris beaucoup sur le comportement des oiseaux et sur la prise de ce type de photo. Ma base de connaissances est maintenant solide. Ce fut un séjour fort agréable en bonne compagnie.
Je participerai à d’autres ateliers c’est certain.
Merci Daniel

Bihoreaux gris, Ontario, mai 2022
100-400mm f/4,5-5,6; 1/2000, f/8, ISO 400.
Flash et Better Beamer
Main levée
Photo : Gilles Charron
Un petit mot pour te dire que j’ai grandement apprécié ma semaine, non seulement pour tous les oiseaux qu’on a vus et photographiés mais également pour toutes les informations que tu nous a transmises.
Cela n’a pas été seulement de se promener et de prendre des photos mais tu nous a former à évaluer la lumière du soleil, les angles nécessaire pour avoir un bel éclairage, à prendre régulièrement des lectures de lumière en plus de nous montrer le comportement des oiseaux.
C’était vraiment plus qu’une formation photo.
Merci encore une fois et au plaisir de se revoir pour une autre expédition.
Gilles Charron
Laisser un commentaire