Un fort pourcentage des gens qui font de la photographie d’oiseaux ont découvert leur passion en ayant des mangeoires à la maison. Ils ont débuté en photographiant les oiseaux de leur jardin, là où ils se perchent. Avec le temps, la majorité de ces photographes désirent obtenir de meilleurs résultats ainsi que des images plus variées.
Pour obtenir des images esthétiques et spectaculaires, il vous faut développer votre sens artistique. Apprendre à voir les opportunités que la nature vous offre est aussi un atout indéniable. Ainsi, selon les saisons, vous serez en mesure de créer des images beaucoup plus intéressantes. L’automne est à notre porte et cette saison très colorée offre des opportunités illimitées pour réussir de magnifiques photos d’oiseaux.
Le rappel de couleur :
Pour ma part, j’aime créer des images avec des arrière-plans colorés en faisant appel aux couleurs complémentaires. De tels arrière-plans feront ressortir les couleurs du plumage de mes sujets. Selon les situations et les saisons, j’essaie souvent d’inclure un rappel de couleur.
Sur mon terrain, j’ai plusieurs Pommetiers dont la floraison est d’un rouge rosé. Au printemps, j’utilise des branches de ces arbres pour bâtir des scénarios de prise de vue dans l’espoir de photographier un Cardinal à poitrine rose mâle dont la poitrine est rouge. Le rappel de couleur entre les fleurs et la poitrine de l’oiseau donne des résultats très spectaculaires.
L’arrière-plan :
L’arrière-plan est très important dans la création d’images artistiques. Sur le terrain, en vous déplaçant de quelques mètres, voire même de quelques centimètres, vous pouvez passer d’un arrière-plan sans intérêt vers un ensemble qui sera des plus esthétiques.
Mais, pour bien choisir le bon positionnement sur le terrain, il faut apprendre à voir à l’avance quelle image vous désirez créer.
L’action du sujet :
Dans le cas d’un oiseau immobile ou au repos sur un perchoir, la création d’une image spectaculaire peut être plus difficile et demande généralement une plus grande préparation ou anticipation. À l’opposé, si l’oiseau photographié adopte un comportement typique de l’espèce, obtenir une photo intéressante et dynamique est plus aisé.
J’ai photographié ce Bruant des prés sur une île de la Côte-Nord. J’ai rapidement constaté qu’il y avait là une colonie importante de Bruants qui se perchaient sur des fleurs sauvages pour chanter.
L’environnement était magnifique et mon premier réflexe a été de me positionner en bordure du sentier dans un secteur où l’un d’eux chantait. Par la suite, j’ai localisé un perchoir isolé sur lequel j’espérais que l’oiseau irait se poser. J’ai immédiatement pris une photo du perchoir pour ajuster mes paramètres de prise de vue.
Puisque j’espérais photographier le Bruant pendant qu’il chantait, j’ai sélectionné une vitesse de 1/1250 sec pour être bien certain de figer le bec. Par la suite, j’ai choisi une ouverture de f/5,6. J’anticipais qu’avec une faible profondeur de champ, l’oiseau se détacherait de l’arrière-plan et que les fleurs jaunes plus distantes feraient un rappel artistique de couleur avec le plumage jaune du sourcil de l’oiseau.
Pour rendre les couleurs plus éclatantes, j’ai utilisé un flash et diminué la puissance de -2 valeurs. Le flash ne devait pas être la lumière principale, mais seulement une faible lumière d’appoint.
600 mm f/4 + 1,4x; 1/1250, f/5,6, ISO 250, Flash et Better Beamer, trépied.
J’ai photographié cette Sittelle à poitrine blanche dans mon jardin à l’automne 2010. Je travaillais alors à la création d’images d’ambiance automnale pour illuster un de mes livres. Pour obtenir cette photo, j’ai élagué quelques arbres sur mon terrain. Je le fais soit au printemps pour les arbres en fleurs, soit à l’automne pour les couleurs du feuillage. J’ai utilisé les branches pour réaliser un arrière-plan.
Pour attirer l’oiseau sur le perchoir, j’y ai disposé des graines. Il ne me restait qu’à espérer que l’oiseau s’y dirige. La photo n’est pas très dynamique, mais le résultat esthétique est indéniable. Cet automne, vous pourriez être en mesure de créer des photos similaires dans votre jardin.
600 mm f/4 + 1,4x; 1/1000, f/8, ISO 400, Flash et Better Beamer, trépied.
Lorsque je suis arrivé en bordure de ce plan d’eau, j’ai constaté que plusieurs Foulques d’Amérique se livraient à de vigoureuses poursuites pour la défense de leur territoire. J’ai aussi constaté que l’arrière-plan offrait une magnifique réflexion sur l’eau dans une partie du bassin.
Si je n’avais pas pris le temps d’observer les possibilités créatives, je me serais simplement positionné en bordure de l’eau et j’aurais tenté de figer la course des Foulques. Puisque je préfère créer des images artistiques, j’ai plutôt opté pour un positionnement plus judicieux pour les capter lorsqu’elles passeraient dans cette section colorée du plan d’eau.
Je n’avais évidemment aucune garantie que les oiseaux allaient traverser la section colorée, mais je préfère tout de même bien me positionner et avoir l’occasion d’obtenir une image artistique et spectaculaire.
600 mm f/4; 1/2000, f/5,6, ISO 400, Flash et Better Beamer, trépied.
J’ai photographié ce Macareux moine en vol lors d’un atelier photo sur la Côte-Nord en 2013. Pour obtenir un résultat intéressant, je me suis d’abord positionné dans un bon angle de lumière. Par la suite, j’ai choisi une vitesse de 1/2000 sec pour être certain de figer son vol rapide et j’ai sélectionné les deux derniers paramètres, soit l’ouverture et l’ISO conjointement. J’ai pris une première photo du ciel et j’ai confirmé le résultat par l’analyse de l’histogramme.
Pendant la saison de nidification, les Macareux capturent des poissons qu’ils rapportent au terrier pour nourrir leurs jeunes. La présence de poissons dans le bec de l’oiseau ajoute une touche artistique indéniable et spectaculaire.
300 mm f/2,8 + 1,4x; 1/2000, f/5,6, ISO 320, main levée.
Christian Sommeillier dit
Merci pour vos judicieux conseils et le partage de vos superbes photos!
Daniel Dupont dit
Merci pour votre commentaire.